Merci à Fanny Grangier pour ses questions sur l'immense difficulté qui incombe à toutes les femmes de trouver l'équilibre entre sa vie de femme et sa vie de mère. Mais ce n'est pas insurmontable comme le prouve l'expérience de Karine.
Egg : Voyons voir une jeune maman qui se serait jetée corps et âme dans son rôle de mère et qui se serait perdue en chemin, vous en avez déjà croisée ?
Ambre Pelletier : C’est un cas de figure très courant. C’est le cas de Karine dont je me suis occupée récemment. Lorsque je l’ai rencontré, elle semblait épuisée, à bout de force et insatisfaite. C’était une maman qui avait organisé toute sa vie en fonction de sa famille et culpabilisait à l’idée de faire quelque chose pour elle. En effet après la naissance de son deuxième enfant, elle avait décidé de suivre son mari muté dans une autre région et avait ainsi mis entre parenthèse sa carrière professionnelle de juriste afin d’élever ses enfants. Dans les premiers temps son épanouissement a été total. Mais au fur et à mesure que les enfants grandissaient, elle se sentait isolée car elle n’avait plus de contact avec ses amies et ses collègues. En ayant mis de côté sa vie professionnelle au profit de sa vie de famille, elle avait perdu son indépendance économique et la reconnaissance sociale nécessaires à son épanouissement personnel. Sa confiance en elle s’était tarie et avait laissé place au doute, à la peur et à l’angoisse. Il était essentiel pour elle de prendre sa vie en main et de laisser éclore la nouvelle femme qui était en elle.
Egg : Et oui, « nouvelle femme » car même si on n’a pas forcément changé, il faut additionner la mère à la femme que nous étions avant.
A. P. : Dans un premier temps, je l’ai aidée à se connecter à ses besoins afin qu’elle puisse se centrer sur elle et reprendre confiance. Elle a alors pris conscience qu’elle faisait d’abord plaisir aux autres (enfants, compagnon, famille) avant de penser à elle. Elle s’est rendue compte que l’autre passait toujours avant car elle avait reçu dans l’enfance le message « fais plaisir » et elle avait continué dans cette voie parce que c’était par ce biais-là qu’elle recevait de la reconnaissance. Elle se sentait aujourd’hui frustrée et était au bord de l’explosion. Il était primordial qu’elle se recentre sur l’essentiel c’est-à-dire sur elle.
Egg : Mais comment réapprendre quelque chose d’aussi basique que : prendre soin de soi ? Par quoi commencer ?
A. P. : Karine a rapidement pris la décision de pratiquer la sophrologie afin de retrouver l’harmonie entre l’esprit et le corps. Ce qui lui a permis de développer une conscience d’elle. Elle a également décidé de s’offrir une fois par mois, une journée en thalasso afin de combler son besoin de réalisation personnelle. Karine a pris conscience qu’en prenant soin d’elle, elle était plus disponible pour les autres ; ce qui l’a autorisée à mieux gérer sa culpabilité puisqu’elle a ainsi trouvé des bénéfices aussi bien pour elle que pour son entourage.
En recréant le lien avec elle-même, elle a eu envie de retrouver une intimité avec son époux : dîner en tête à tête, week-end en amoureux. Ces temps à deux lui ont permis de partager ses émotions et ses envies, mais aussi de déléguer et d’apprendre à demander de l’aide. Elle s’est sentie alors écoutée, reconnue et aimée. Ils ont ainsi peu à peu retrouvé leur complicité d’antan.
A ce stade de l’accompagnement, Karine avait repris confiance en elle car elle avait capable d’agir pour elle afin de trouver un point d’équilibre. Elle se sentait prête à construire sa nouvelle vie professionnelle…
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